La 37ème édition de la Journée Mondiale de l’alimentation s’est tenue le 16 octobre dernier sous le thème, Changeons l’avenir des migrations. Investissons dans la sécurité alimentaire et le développement rural. Un appel à la solidarité internationale pour lutter contre les effets de la faim dans le monde, auquel même le Pape François a pris part en se rendant au siège de la FAO à Rome. Mais est-ce la faim qui oblige les africains à braver le désert et la mer ?
Famine et migration africaine
Dans un article intitulé Migrations africaines, le défi de demain, Le Monde estime que «En 2016, l’immigration de ce continent de 1,2 milliard d’habitants a détrôné les arrivées syriennes, afghanes et irakiennes en Europe ». Le même journal chiffre à « 32 millions de migrants dans le monde, soit 13,4% des migrations ». Des chiffres qui font peur, et provoquent sans doute une recherche de solutions, parmi lesquelles, celle toute trouvée de lutter contre la faim. Le PAM (programme alimentaire mondial) pour sa part, reconnaît que « L’Afrique subsaharienne est la région avec la plus forte prévalence (pourcentage de la population) de la faim. Une personne sur quatre y est sous-alimentée ». Ceci explique donc cela quand ils disent en même temps que « L’Asie comprend deux tiers des personnes sous-alimentées dans le monde » ?
La faim à elle seule ne peut donc justifier cette forte migration africaine vers l’Europe si l’on s’en tient à ce que dit le PAM. Puisque l’Afrique à 1 personne sur 4 sous-alimentées (243 millions) contre 2 sur 3 pour l’Asie (520 millions). Mais on comprend au moins pourquoi il est rare qu’un africain s’intéresse au prix d’une sleeve gastrectomie en Tunisie.
Une solidarité qui doit dépasser la faim
Si l’on peut donc apprécier que la solidarité se construise pour réfléchir à comment réussir la Faim-zéro dans le monde, il serait judicieux pour résoudre les questions d’immigration africaine principalement que d’autres pesanteurs soient prises en compte.
Il est impensable en effet qu’une Afrique, vierge encore, et pleine de ressources du sol, du sous-sol et riche de ses hommes, meurt de faim au point de choisir l’exode comme solution. Les solutions à envisager doivent donc prendre en compte les problèmes d’une jeunesse abandonnée à elle-même. Il ne revient certes pas aux autres de trouver des solutions aux problèmes des africains, mais que la même solidarité, cette compassion qui se manifeste pour tendre la main et nourrir les bouches africaines, se fasse à l’échelle internationale pour dénoncer le mal-être institué la plupart du temps par des gouvernements anthropophages avec des complicités à l’échelle internationale.